Collection: Hana (Ručni Tkani)

République Tchèque - Malá Vrbka, Carpates Blanches (Moravie du Sud)

Hana est née dans le village de Malá Vrbka, qui fait partie de la micro‑région de Horňácko. C’est un petit village situé dans les Carpates blanches, où autrefois presque chaque maison possédait un métier à tisser. Elle nous raconte plus bas son histoire...

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Mon histoire

C’est sur l’un de ces métiers que tissait aussi mon grand‑père Jan Okénka, et avant lui son père, Tomáš Okénka, qui l’avait acheté à son retour d’Amérique après la Première Guerre mondiale : un métier âgé d’au moins cent ans.

Petite fille, j’aimais m’asseoir près du métier et regarder mon grand‑père tisser, et j’ai peu à peu appris toutes les techniques auprès de lui. Je n’aurais jamais imaginé en faire un jour mon métier.

Après mes études, j’ai fondé une famille et, après mon congé parental, je n’ai pas trouvé de travail dans ma branche. Je me suis donc dit que je pourrais essayer de gagner un peu d’argent en tissant. J’ai commencé à créer des napperons et des petits coussins pour la maison, comme le faisait mon grand‑père.
Peu à peu, je me suis fait un nom, j’ai voyagé dans tout le pays pour présenter le métier et j’ai essayé de montrer ce savoir‑faire au plus grand nombre. J’ai appris progressivement à mes deux filles et à mon mari à tisser, ils m’ont toujours soutenue dans ce travail.

Hana de la société Ručni Tkani devant son métier à tisser.


Jamais je n’aurais imaginé recevoir du ministre de la Culture le titre de « Gardienne des traditions artisanales », une distinction décernée chaque année à cinq artisans au maximum. Elle récompense celles et ceux qui maîtrisent à un haut niveau des techniques artisanales menacées, et qui contribuent à les préserver et à les transmettre.


Depuis 1995, année où j’ai commencé à vivre de ce métier, mon assortiment de produits s’est élargi. Je n’ai cependant jamais abandonné la fabrication d’éléments de costume traditionnel, comme les tabliers tissés pour hommes, les jupons pour femmes, ou les grands coussins décorés appelés cíšky.

Mon inspiration

On me demande souvent d’où me vient l’inspiration pour créer de nouveaux produits. Pour les motifs, je m’appuie sur ce que m’a appris mon grand‑père ; je m’inspire de ses créations, dont certaines sont encore utilisées chez moi. Parfois, il me vient une idée nouvelle et je l’essaie. Mon mari a souvent les meilleures idées : il n’a pas peur d’expérimenter, et il arrive qu’il propose un motif si beau que je l’apprends et qu’il intègre mes créations.
Autrefois comme aujourd’hui, chaque tisserand avait et conserve son style propre, et je reconnais encore ce que tissait mon grand‑père et ce que tissait quelqu’un d’autre du village.

En ce qui concerne les produits c'est surtout ma famille qui trouve des idées ! Mes filles m'ont aidé pour toutes les petites décorations comme les oiseaux et les angelots. Mon mari m'a aidé quant à lui pour développer un porte-verre et porte-bouteilles en tissu, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait une vraie demande pour les vignerons lors des réunions de dégustation.

Aujourd’hui encore, j'ai de nouvelles créations au gréé des besoins et des idées des membres de ma famille, qui m’aident très volontiers.

Porte-verres et porte-bouteilles de Hana de Ručni Tkani en République Tchèque. En textile avec frises traditionnelles.

Ses créations